LE LACHER PRISE

Ce concept est vraiment horripilant tant qu'on n'a pas compris ce qu'est réellement le lâcher-prise: non pas une douloureuse renonciation à des choses auxquelles on tient mais un retour au plaisir et au confort d'être simplement ce que l'on est dans l'instant, quelles que soient les circonstances c'est à dire que celles-ci favorisent nos objectifs ou pas. Mettre sur OFF tous les "Je veux/j'exige/je crois/je mérite/je ne supporte pas/il est hors de question que" etc, pour revenir à moi dans mon corps, dans mon souffle, dans mes sensations, moi ici et maintenant, toujours moi quelles que soient les circonstances adverses ou favorables, moi toujours vivante et toujours capable de choisir, de décider de mon état interne à défaut de pouvoir contrôler l'extérieur. LiloU m'avait envoyé une citation en anglais de je ne sais plus qui qui disait que ce qui compte ce n'est pas le poids que l'on porte mais la manière dont on le porte (par exemple, grâcieusement sur la tête ou plié en deux). Pourquoi est-il important de comprendre ce qu'est le lâcher-prise et d'apprendre à l'apprécier? Parce que cela pourrait vous éviter de tomber dans la dépression (encore que nulle expérience n'est négative dans l'absolu et je suis convaincue qu'une dépression peut être le début d'une belle transformation) ou vous aider à en sortir rapidement! Généralement, la dépression survient quand on a voulu absolument contrôler une situation et souvent une personne, quand on a cru qu'on pouvait la changer, la plier à notre volonté et que toutes nos stratégies ont lamentablement échoué. Un monstre hideux a surgi et ce monstre dont la simple évocation nous plonge dans la panique s'appelle l'IMPUISSANCE. C'est comme dans Monstres & Compagnie. Il faut faire connaissance avec l'impuissance pour comprendre qu'elle n'est pas méchante et qu'il se pourrait même qu'elle devienne une une amie. Le mouvement naturel de la vie c'est puissance/impuissance, inspir/expir, accelération/freinage. Le lâcher-prise c'est le débrayage. Retour au point zéro. J'arrête de vouloir quoi que ce soit et je regarde ce qui se passe. J'accepte ce qui est maintenant, quoi que ce soit. Je ne suis pas obligée de bondir ou de me défendre parce que l'autre est en colère. Je ne suis pas obligée de me traiter de tous les noms parce que j'ai raté quelque chose dans ma vie. Je peux accepter entre quatre-z-yeux, entre moi et moi, que je rêve d'avoir un contrôle énorme et absolu sur telle situation ou telle personne. Ca aussi, l'air de rien, c'est du lâcher-prise. Parce que je cesse alors d'être dans le déni en prétendant que pas-du-tout-c'est-pas-mon-genre et rien que ça, c'est très relaxant. Des fois, on peut même finir par en rire et ça, c'est le summum du lâcher-prise. Et puis, je vais peut-être reconnaître que cet obstacle sur mon chemin a quelque chose à m'apprendre puisque rien n'existe sans raison. Après, chacun a sa philosophie et pour ma part, je recommande d'en avoir une solide, qui tienne la route et qui ne soit pas qu'un vernis pour faire joli. Parce quand l'EPREUVE survient, ce n'est plus le moment de se poser la question.